Résumé

Dans son étude annuelle relative au fonctionnement et à l’évolution des prix sur le marché de gros belge de l'électricité en 2016, la CREG informe les parties intéressées de la production, la consommation, l’échange d’électricité sur les bourses, les interconnexions avec l’étranger et le marché balancing.

Pour la troisième année consécutive, la charge du réseau Elia, qui représente une valeur approximative de la consommation belge d’électricité, était d’environ 77 TWh en 2016. Cette stabilisation des prélèvements d’électricité succède à une baisse continue depuis 2007. Concomitamment, la production électrique solaire s’est stabilisée à près de 3 TWh en 2016.

L’impact de l’introduction massive de voitures particulières électriques est étudié brièvement dans une rubrique consacrée à la consommation d’électricité. L’arrivée d’un million de voitures particulières électriques sur le marché belge ne ferait grimper la consommation d’électricité que de 4 pour cent. Cette hausse de la consommation ne se fera pas aux dépens de la sécurité d’approvisionnement, pour autant que ces véhicules électriques soient chargés au bon moment. En outre, même en cas d’introduction relativement modérée, les voitures électriques pourraient même devenir une source d’approvisionnement du fait de l’augmentation de la capacité de stockage : en théorie, 100.000 voitures électriques suffiraient pour quasiment doubler la capacité de stockage électrique existante en Belgique.

Par rapport à 2015, la production électrique des centrales électriques belges a fortement augmenté, passant de 55,7 TWh à 69,7 TWh. Cela s’explique en grande partie par la remise en service de deux centrales nucléaires depuis fin 2015. Toutefois, les grandes unités de production au gaz ont produit le même volume d’électricité en 2016 (12,5 TWh) qu’en 2015 (12,4 TWh). La hausse de la production nucléaire a entraîné une baisse des importations.

Jusqu'à la fin septembre, la convergence des prix en Europe centre-ouest (CWE) était relativement élevée en 2016. Durant les derniers mois de 2016, la baisse de la capacité nucléaire en France et en Belgique, ainsi que la capacité d’interconnexion limitée dans la région CWE ont fait pression sur les prix en Belgique et en France, avec quelques pics horaires supérieurs à 500 €/MWh. Ce manque de capacité d’interconnexion est aussi nettement visible sur les marchés forward, où le prix year ahead moyen en Belgique s’élevait à 33,4 €/MWh en 2016, soit un prix 25 % supérieur aux 26,6 €/MWh payés par les consommateurs allemands.

Dans son rapport de monitoring, la CREG analyse et explique le fonctionnement du couplage de marchés fondé sur les flux dans la région CWE. Elle montre que ce couplage de marchés présente de graves insuffisances produisant des résultats de marché discriminatoires et inefficaces. En raison de lignes de transport interne structurellement congestionnées, situées essentiellement en Allemagne, le marché intérieur de l’électricité de la région CWE est sous-performant et inéquitable.

En 2016, l’utilisation de réserves pour équilibrer le réseau d’Elia s’élevait à 640 GWh (régulation positive-négative), soit le niveau le plus bas depuis plus de cinq ans. L’activation de quelque 400 GWh de réserves pourrait être évitée à l’aide de l’International Grid Control Cooperation (IGCC), un mécanisme permettant de compenser le déséquilibre d’un pays grâce à d’autres pays participant au mécanisme. Dès lors, le mécanisme IGCC montre l’importance d’une coopération de la Belgique à un niveau européen, y compris sur le plan de l’équilibrage et des réserves.

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Date d'approbation

Référence

Etude (F)1609