La CREG publie son rapport de monitoring annuel sur le fonctionnement et l’évolution des prix des marchés de gros pour l’électricité.

Dans cette étude, la CREG analyse certaines tendances historiques et évolutions récentes importantes. Bien que cette étude se focalise surtout sur les années 2019 et 2020, des faits plus récents de 2021 y sont également présentés. L’étude décrit successivement l’évolution de la consommation et de la charge du réseau, la capacité installée et l’électricité produite, ainsi que la position d’importation et d’exportation de la Belgique. Le fonctionnement des différents marchés de l’électricité (long terme, journalier, infrajournalier, équilibrage et services auxiliaires) est ensuite illustré au moyen d’une analyse approfondie des données disponibles.

Voici quelques-unes des conclusions importantes qui peuvent en être tirées :

  • La charge du réseau de transport a connu une forte baisse (-4,5 %) en 2020 (81,2 TWh) par rapport à l’année précédente, suite à la baisse de la demande en électricité pendant la pandémie de COVID-19. Cette baisse confirme également une tendance davantage structurelle à plus long terme : en 2010, la charge s’élevait encore à 90,4 TWh. Ces dernières années, cette évolution peut également être observée dans plusieurs pays européens.
  • La capacité totale installée a fortement augmenté en 2020 par rapport à 2014 (+4,6 GW net), principalement sous l’effet de la mise en service de capacités éoliennes et photovoltaïques supplémentaires (respectivement +2.835 MW et +1.069 MW). La production annuelle d’électricité a connu de fortes fluctuations au long de la période considérée, à la fois ce qui concerne la production totale et le mix énergétique.
  • La position d’exportation nette de la Belgique (exportation – importation d’électricité) a connu une forte hausse depuis 2019, principalement suite à la mise en service de l’interconnexion Nemo Link. En 2020, la Belgique a exporté 0,9 TWh net (par rapport à une exportation de 1,7 TWh en 2019 et une importation de 17,3 TWh en 2018).
  • En 2020, les marchés journaliers ont enregistré des prix historiquement bas en Belgique et dans ses pays voisins, en particulier entre mars et mai. Les prix moyens pour 2019 et 2020 se trouvaient également bien en dessous des valeurs historiques. Cette situation contraste nettement avec les fortes augmentations de prix sur tous les marchés de l’électricité depuis début 2021.
  • Le couplage des marchés, en particulier à échéance journalière, a connu certaines évolutions très positives. Le fonctionnement du couplage des marchés fondé sur les flux dans la région CWE a permis d’atteindre des niveaux de convergence des prix très élevés, d’augmenter les capacités d’exportation et d'importation disponibles (jusqu’à 7500 MW pour le marché journalier dans les deux directions) et de diminuer l’impact des flux de boucle sur le réseau de transport belge.
  • Jusqu’en 2020, les prix de déséquilibre ont baissé en moyenne sur les marchés de déséquilibre. Cette tendance s’est brutalement inversée depuis début 2021 et la nouvelle conception de la composante alpha. Abstraction faite de ces tendances moyennes, la CREG a également enregistré beaucoup plus de prix de déséquilibre extrêmement hauts et bas. La composition de ces prix et leur éventuel impact sur le déséquilibre total du réseau (en valeur absolue et en durée) seront un point d’attention pour la CREG dans un futur proche.
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