De nouveaux types de contrats sont apparus sur le marché de l’électricité pour les ménages et PME: les contrats à prix dynamique. Si la CREG est favorable à leur entrée progressive sur le marché dans le cadre de la transition énergétique, elle met également en garde les consommateurs vis-à-vis de ce type de contrat. Ils nécessitent un suivi plus attentif de leur consommation d’électricité et une adaptation de leurs modes de prélèvement.

Les contrats à prix dynamique, de nouvelles offres tarifaires proposées sur le marché  de l’électricité

Les contrats à prix dynamique sont des nouvelles formules tarifaires où le prix de l’énergie varie chaque heure en fonction des prix sur la bourse belge de l’électricité. Ces produits sont offerts uniquement en Flandre actuellement. En fonction de l’offre et de la demande sur les marchés day ahead ou intraday, le prix payé par le consommateur varie à la hausse ou à la baisse dans le courant de la journée/nuit et de l’heure de prélèvement. Ces contrats ne sont accessibles qu’aux ménages/PME  qui disposent d’un compteur digital.

Les contrats à prix dynamique se distinguent ainsi des contrats à prix fixe, dont le prix ne change pas durant la durée du contrat. Ils se différencient également des contrats à prix variable qui évoluent en fonction d’une formule de prix basée sur les marchés de gros à moyen ou court terme et de la consommation moyenne mesurée sur base annuelle et distribuée sur base des courbes SLP (profils de consommation standard). Or, les contrats à prix dynamique tiennent compte de la consommation réelle par heure, mesurée via le compteur digital, et du prix sur le marché day ahead ou intraday à cette heure précise. La volatilité des prix des contrats à prix dynamique est donc bien plus grande.

Sans modification des prélèvements, les contrats à prix dynamique peuvent s’avérer (bien) plus chers pour les consommateurs

Si un consommateur ne modifie pas son comportement de prélèvement en fonction des prix sur le marché, il risque vraisemblablement de rester avec une consommation importante aux heures de pointe, où les prix sont les plus élevés. Il apparaît des simulations de la CREG effectuées sur la base des données historiques de 2016 à 2020 que pour un ménage qui consomme de manière classique, les contrats à prix dynamique pourraient générer une hausse de 15 % du coût de la composante énergie, qui représente aujourd’hui environ un quart de la facture.

En effet, les consommateurs utilisent globalement beaucoup d’électricité le matin et le soir : pour cuisiner, regarder la télévision, repasser, lancer la machine à laver, essorer le linge,... Cela se traduit par une forte hausse de la demande durant quelques heures, qui entraine une augmentation des prix sur les marchés, en particulier les jours de semaine.

On observe ainsi deux blocs d'environ 5 heures avec une forte demande d'électricité (de 6h à 11h et de 17h à 22h) les jours de semaine, qui se traduisent en prix plus élevés sur la bourse durant ces heures.

Comment éviter une hausse de sa facture avec un contrat à prix dynamique ?

Si l’on dispose d’un contrat à prix dynamique, il y a lieu de planifier la consommation des appareils énergivores pendant les heures où les prix sont bas. Les prix varient en fonction d’une multitude d’éléments (la demande, la production d’électricité renouvelable,…). En général, la période la plus intéressante financièrement pour prélever sur le réseau se situe entre minuit et 6 heures du matin, voire entre 13h et 17h.

Les contrats à prix dynamiques peuvent (uniquement) s’avérer intéressants lorsqu’un ménage/PME ne disposant pas de panneau photovoltaïque, a des appareils très énergivores, comme une pompe à chaleur, un chauffe-eau, une recharge pour voiture électrique,…  et lorsque les ménages/PME sont en mesure de les programmer pour qu’ils prélèvent leurs électricité aux heures où les prix sont bas. Cela nécessite donc une adaptation du comportement de consommation, auquel il convient d’être très attentif, au risque de faire face à une hausse non négligeable de la facture d’électricité. Pour les ménages qui ne disposent pas de tels équipements, il ne sera, la plupart du temps, pas financièrement intéressant d’opter pour un contrat à prix dynamique. En effet la consommation d’électricité des activités courantes (cuisine, éclairage,…) ne peut pas aisément être différée dans le temps.

Effet sur les comparaisons de prix

Les contrats avec un prix de l'électricité dynamique n'ont été commercialisés que récemment par les fournisseurs d'énergie et représentent un défi à ne pas sous-estimer pour les comparateurs. La fourniture d'informations correctes et claires au consommateur est essentielle à cet égard. En particulier, le positionnement des contrats d'électricité à tarification dynamique par rapport aux contrats à prix impliquant un certain degré de prévisibilité, tels que les contrats à prix de l'énergie variable basé sur des cotations de prix forward et les contrats à prix de l'énergie fixe, constitue un véritable défi.

En effet, il est très difficile, voire impossible, de prévoir l'évolution des prix pour les contrats d'électricité à tarification dynamique. C'est pourquoi la CREG choisit actuellement de travailler avec un prix BelpexDAM moyen mensuel pour ces contrats. Une telle approche est conforme au mode de calcul de la charte de la CREG pour une fourniture efficace d'informations dans le cadre de la comparaison des prix pour l'électricité et le gaz.

En outre, afin d'alerter les consommateurs sur la volatilité des prix BelpexDAM, la CREG affiche également une fourchette des cotations les plus basses et les plus hautes du mois.

Pour en savoir plus, lisez la note de la CREG sur ce sujet.

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